A propos de la révélation de D.ieu à Avraham au début de notre paracha, Rachi apporte le commentaire suivant: «D.ieu s‘est révélé à lui pour rendre visite au souffrant. Ce jour là était le troisième jour après sa circoncision et D.ieu est venu pour prendre des nouvelles d‘Avraham.» Ce commentaire appelle la question suivante : si la finalité de cette révélation était d‘apporter le réconfort à Avraham qui était souffrant à la suite de la circoncision, pourquoi D.ieu a-t-il choisi précisément le 3ème jour ? Certes, nos Sages expliquent que la souffrance consécutive à la circoncision atteint son apogée le troisième jour. Mais le deuxième jour, Avraham doit être considéré comme une personne néanmoins souffrante qui est aussi concernée par la «visite des malades ». Comment donc expliquer le choix du troisième jour ? Nous répondrons à cette question en introduisant la spécificité de la circoncision effectuée par Avraham. En effet, les commandements que nous accomplissons depuis le don de la Thora ont une puissance que n‘avaient pas ceux accomplis par les patriarches. La raison en est que nous les réalisons en tant que commandements de D.ieu et que nous sommes investis de Sa force, de sorte que nous avons par là la capacité et le but de changer le monde matériel. Cependant, nous devons en même temps rester des êtres humains et ne nous pouvons pas faire appel à des miracles, tant dans la réalisation que dans la préparation ou dans les conséquences assumée de nos bonnes actions. Les patriarches, eux, ont accompli les commandements avant qu‘ils ne soient édictés. Ils n‘avaient donc pas cette force. Mais ils devaient cependant ouvrir la voie à la finalité introduite par le don de la Thora. Il fallait pour cela qu‘Avraham accomplisse au moins un commandement à l‘image de ceux que nous avons reçus au mont Sinaï, et ce fut la circoncision, pour laquelle il attendit l‘ordre de D.ieu. Or, nos sages nous enseignent que celui qui rend visite à un malade lui retire par là au moins une part de sa maladie. Ainsi en a-t-il été, et à un niveau de perfection divine, de la «visite » de D.ieu à Avraham qui a eu pour effet de guérir Avraham. Mais comme la circoncision d‘Avraham devait être accomplie de la manière la plus «normale » possible, cette révélation ne pouvait intervenir avant le troisième jour, date à laquelle, d‘après tous les avis, la souffrance atteint son sommet pour ensuite redescendre de manière naturelle. Cette réponse, selon laquelle D.ieu a souhaité apporter la guérison en respectant les lois de la nature, est aussi porteuse de sens pour notre temps d‘exil. Car sans rechercher la difficulté et l‘épreuve inutile, nous devons savoir accepter et surmonter par nos propres moyens les obstacles qui se présentent à nous dans notre volonté de réaliser la volonté de D.ieu. Et seulement alors nous faisons de notre monde un lieu de résidence pour la présence divine.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire