A propos du verset décrivant les douleurs de la grossesse de Rivka : « les enfants se bousculaient (« Vaytrotsétsou ») dans son ventre… », Rachi apporte le commentaire suivant : « nos maîtres l’interprètent suivant l’étymologie ‘Ritsa’, « courir »: lorsqu’elle passait devant les portes [des maisons d’étude] de Thora de Chem et Ever, Yaakov courait et s’agitait pour sortir. Et lorsqu’elle passait devant les portes [des maisons] d’idolâtrie, Essav s’agitait pour sortir.» Ce commentaire soulève la question suivante. La paracha nous raconte que cette grossesse est le fruit des prières d’Its’hak et de Rivka, dont nous connaissons aussi la stature morale exceptionnelle. Comment donc comprendre qu’Essav, leur fils, soit imprégné d’une tendance intrinsèque vers le mal, depuis le ventre de sa mère ? Cette question en suscite immédiatement une autre : pourquoi Its’hak a-t-il souhaité transmettre sa bénédiction à Essav dont la nature est, depuis sa naissance, d’être porté vers le mal? Car malgré son âge et sa vue atteinte, Its’hak ne pouvait pas ignorer la nature de son fils et de fait, il accepta a posteriori la bénédiction accordée à Yaakov. Quelle était donc son intention?
Maimonide, dans son « Traité des Huit Chapitres », explique qu’il existe deux catégories de justes. Il y a celui qui, naturellement, n’est pas attiré par le mal. Et il y a celui qui a cette attirance mais auquel D.ieu a donné les forces nécessaires pour la surmonter, « celui qui domine son penchant. » Et selon Maimonide, le deuxième, lorsqu’il a réussi à dominer sa nature, est bien plus élevé que le premier. Il ne faut donc pas comprendre le Midrach qui décrit Essav « courant vers les portes de l’idolâtrie » au sens d’un être mauvais par définition. Il faut comprendre qu’Essav, parce qu’il avait ce penchant, était appelé à dépasser Yaakov en surmontant sa propre nature. La grossesse de Rivka était donc associée à une forme de perfection car elle donnait naissance aux deux niveaux de justes qui peuvent exister dans ce monde.
C’est aussi de cette manière que la pensée hassidique explique le projet d’Itsh’ak. Car le verset nous dit : « Its’hak aimait Essav car la proie était dans sa bouche. » Le sens simple de ce verset signifie qu’Essav, qui était chasseur et qui respectait son père par-dessus tout, lui préparait des plats (« sa bouche » désignant celle d’Its’hak) à partir du gibier (« sa proie »). Mais dans son sens profond, Its’hak aimait Essav car il déduisait de son attirance vers le mal l’existence d’un potentiel pour le bien supérieur encore. Ce potentiel, qui était prisonnier et ne pouvait s’exprimer, était une « proie dans sa bouche », c’est-à-dire celle d’Essav et Its’hak aspirait à révéler ce potentiel par sa bénédiction.
Rivka, pour sa part, a considéré que ce potentiel ne pouvait pas encore se révéler et qu’au contraire, cette bénédiction serait une énergie qui allait être détournée vers le mal. C’est seulement avec l’avènement des temps messianiques où « le mont de Essav sera jugé», que la dimension spirituelle d’Essav, qui symbolise le bien caché dans le monde matériel, pourra être révélée
Maimonide, dans son « Traité des Huit Chapitres », explique qu’il existe deux catégories de justes. Il y a celui qui, naturellement, n’est pas attiré par le mal. Et il y a celui qui a cette attirance mais auquel D.ieu a donné les forces nécessaires pour la surmonter, « celui qui domine son penchant. » Et selon Maimonide, le deuxième, lorsqu’il a réussi à dominer sa nature, est bien plus élevé que le premier. Il ne faut donc pas comprendre le Midrach qui décrit Essav « courant vers les portes de l’idolâtrie » au sens d’un être mauvais par définition. Il faut comprendre qu’Essav, parce qu’il avait ce penchant, était appelé à dépasser Yaakov en surmontant sa propre nature. La grossesse de Rivka était donc associée à une forme de perfection car elle donnait naissance aux deux niveaux de justes qui peuvent exister dans ce monde.
C’est aussi de cette manière que la pensée hassidique explique le projet d’Itsh’ak. Car le verset nous dit : « Its’hak aimait Essav car la proie était dans sa bouche. » Le sens simple de ce verset signifie qu’Essav, qui était chasseur et qui respectait son père par-dessus tout, lui préparait des plats (« sa bouche » désignant celle d’Its’hak) à partir du gibier (« sa proie »). Mais dans son sens profond, Its’hak aimait Essav car il déduisait de son attirance vers le mal l’existence d’un potentiel pour le bien supérieur encore. Ce potentiel, qui était prisonnier et ne pouvait s’exprimer, était une « proie dans sa bouche », c’est-à-dire celle d’Essav et Its’hak aspirait à révéler ce potentiel par sa bénédiction.
Rivka, pour sa part, a considéré que ce potentiel ne pouvait pas encore se révéler et qu’au contraire, cette bénédiction serait une énergie qui allait être détournée vers le mal. C’est seulement avec l’avènement des temps messianiques où « le mont de Essav sera jugé», que la dimension spirituelle d’Essav, qui symbolise le bien caché dans le monde matériel, pourra être révélée
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