Nos sages ont institué le calendrier de lecture hebdomadaire de la Thora de sorte que la paracha « Nitsavim » est toujours lue (parfois, conjointement avec la section de Vayélekh) le chabbat précédant le jour de Roch Hachana. De fait, nous trouvons de nombreux points de correspondance avec le premier jour de l'année juive, jour du jugement.
En particulier, nous trouvons dans notre paracha un verset considéré par de nombreux décisionnaires comme le fondement du devoir de « Téchouva », »repentir », ou plus exactement « retour » (à D.ieu). Moïse, s'adressant au peuple juif, dit: « tu reviendras vers l'Eternel ton D.ieu et tu écouteras Sa voix, conformément à tout ce que je t'ordonne aujourd’hui...de tout ton coeur et de toute ton âme. »
Dans son « Epître sur la téchouva », Rabbi Chnéour Zalman insiste d'abord sur le fait que la téchouva ne se définit pas par le fait de jeûner ou de s'infliger des souffrances. Puis, s'appuyant sur ce verset, il définit la Téchouva comme « l'abandon de la faute », c'est-à-dire « que l'on décide dans son coeur, d'un coeur entier, de ne pas réitérer la faute, à savoir se révolter contre Sa royauté, et que l'on ne transgresse plus le commandement du Roi (D.ieu), qu'il s'agisse des commandements positifs ou des commandements négatifs. » C'est donc le sens des expressions « tu écouteras Sa voix » (décision) et « conformément à tout ce que je t'ordonne » (référence à tous les commandements).
Néanmoins, cette définition semble étonnante. En effet, il semblerait naturel de définir « l'abandon de la faute » comme la décision de ne plus réitérer la faute commise elle seule. Pourquoi demander à celui qui revient à D.ieu de reformuler son acceptation de tous les commandements, positifs et négatifs?
La réponse à cette question se fonde sur la définition du commandement. Car dans un commandement, il y a deux dimensions. Il y a d'une part la volonté de D.ieu qui est globale et commune à tous les commandements: D.ieu souhaite, de manière globale, que nous respections sa volonté. Et d'autre part, il y a une volonté particulière, spécifique à chaque commandement, qui est lié à l'objectif et à la finalité de chaque commandement. On pourrait donner l'exemple d'un père qui souhaite que son fils respecte sa volonté, et qui, en particulier, lui demande de ne pas jouer avec des allumettes. Lorsque le fils joue avec ces allumettes et se brûle, il s'est passé deux choses. D'une part, il n'a pas respecté la volonté globale de son père. Et d'autre part, il a contrevenu à la volonté particulière de ne pas jouer avec le feu et cela a eu des conséquences: il s'est brûlé.
D'après Rabbi Chnéour Zalman, la téchouva vient réparer la première brisure, celle de la volonté globale et générale de D.ieu, qui est absolue et monolithique. C'est pourquoi l'acceptation à nouveau de la volonté divine doit être globale et doit concerner tous les commandements. Par contre, la réparation des conséquences négatives de la faute sur l'âme de l'individu est faite par la « Kappara », mot qui signifie littéralement « effacer », car elle permet d'effacer les traces de la faute. C'est la finalité du jour de Yom Kippour, dont l'élévation spirituelle exceptionnelle révèle le niveau de l'âme attaché à l'infini de D.ieu et par rapport auquel toutes les fautes s'effacent.
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