jeudi 5 mai 2011

Emor : deux offrandes et deux étapes

Dans la paracha de cette semaine, le texte nous rappelle le cycle des fêtes, en commençant par Pâques, pour conclure avec la fête de Souccot. A ce propos, la Thora nous rappelle que deux offrandes étaient offertes en rapport avec l’autorisation de profiter de la nouvelle récolte :

1. La première offrande était offerte dans le Temple le premier jour de la fête de Pessa’h. C’est l’offrande du Omer, composée de farine d’orge, l’orge étant cueilli parmi les épis de la nouvelle récolte de l’année. Le terme « Omer » signifie littéralement une unité de mesure de volume correspondant environ à2,5 litres. Par extension, ce terme désigne le « décompte du Omer » : c’est le commandement qui consiste à compter les jours qui séparent Pessa’h de Chavouote. Ce décompte commençant « le jour où vous présenterez l’offrande du Omer », il est désigné comme « le décompte du Omer ». Cependant, l’offrande du Omer avait une importance pour la nouvelle récolte car il était interdit d’en tirer profit pour un usage profane tant que cette offrande n’avait pas été apportée.

2. La deuxième offrande était offerte 49 jours plus tard, lors de la fête de Chavouote qui célèbre le don de la Thora. Elle était composée de deux pains (en hébreu « Chété Halé’hem») confectionnés à partir de farine de blé. Il est à noter que ces pains étaient levés (”Hametz) alors que toutes les autres offrandes faites à partir de farine devaient absolument être azymes. L’offrande des deux pains avait aussi une importance par rapport à l’usage des la nouvelle récolte. En effet, il était interdit d’utiliser la nouvelle récolte pour offrir une offrande au Temple tant que les deux pains n’avaient pas été offerts. On avait cependant deux cas possibles : si une offrande avait été apportée à partir de la nouvelle récolte avant Pessa’h, elle était invalide. Mais si elle avait été offerte durant la période du décompte du Omer, entre Pessa’h et Chavouote, elle était valide a posteriori.

Nous savons que tous les détails de la loi juive, même les plus pointus, sont porteurs d’enseignement dans le service de D.ieu. Quel est donc le sens de ces deux offrandes ?

En fait, l’offrande du Omer était composée d’orge, qui est par excellence la nourriture de l’animal. Elle symbolise donc la première étape dans notre cheminement spirituel qui consiste à dominer son instinct naturel et de le soumettre à D.ieu, de sorte que même les actions les plus naturelles, manger, boire, dormir, seront réalisées pour D.ieu. Le champ d’action de cet effort, symbolisé aussi par le décompte du Omer, concerne donc l’aspect profane de notre vie qui doit être maîtrisé et sanctifié. C’est cette dimension qui correspond à l’autorisation d’utiliser la nouvelle récolte dans un but profane seulement après avoir apporté l’offrande du Omer. Car si ce travail n’est pas accompli, alors le monde profane prend le dessus et l’individu chute vers lui. Cependant, une fois cet effort réalisé, une deuxième étape commence. Elle concerne cette fois ci notre réalisation des commandements de D.ieu. Car alors, l’être humain ayant dominé sa dimension animale, comprend et étudie la Thora mais doit néanmoins garder comme socle la soumission à D.ieu. C’est le sens des deux pains, qui étaient composés de farine de blé, aliment de l’homme et symbole de son élévation, mais qui étaient apportés en même temps avec deux agneaux. Ces deux agneaux symbolisent la soumission qui doit toujours accompagner notre étude de la Thora, même lorsque nous avons atteint la perfection de l’homme symbolisée parle blé.

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