Concernant la notion de consolation après la destruction du Temple, nous trouvons à la conclusion du traité Macote une histoire où Rabbi Akiva apporte la consolation aux sages d’Israël. Le récit rapporté est le suivant. Accompagné de Rabba Gamliel, Rabbi Eléazar Ben Azaria, et de Rabbi Yhochoua, montaient vers Jérusalem. Arrivé au mont Scopus, duquel ils pouvaient voir le mont du Temple en ruine, ils déchirèrent leurs vêtements en signe de deuil. Arrivés sur le lieu du Saint des Saints, ils virent surgir un renard. A cette vue, les sages se mirent à pleurer mais Rabbi Akiva souriait. Les sages lui demandèrent alors: « Pourquoi souris-tu? » Il leur répondit: « et vous, pourquoi pleurez-vous? » Les sages dirent alors: « le lieu à propos duquel il est dit « l'étranger qui s'approche mourra », des renards y marchent, et nous ne pleurerions pas? » Rabbi Akiva leur répondit: « c'est pour cela que je souris... car tant que la prophétie d'Ouria (à propos de la destruction du Temple) ne s'était pas réalisée, je craignais que ne se réalise la prophétie de Zacharie (concernant la rédemption). A présent que s'est réalisée la prophétie d'Ouria, il est certain que la prophétie de Zacharie se réalisera. » Les sages lui dirent alors: « Akiva tu nous a consolé, Akiva tu nous a consolé »
Cette histoire talmudique est bien connue mais soulève au moins deux questions. Premièrement, nous lisons que les sages, sans exception, y compris Rabbi Akiva, ont déchiré leurs vêtements en signe de deuil à l'approche du mont du Temple. C'est donc que Rabbi Akiva les rejoint sur la tristesse du moment. Comment donc comprendre qu'un peu plus tard, Rabbi Akiva sourit alors que les sages pleurent? De fait, les sages semblent rejoindre finalement le point de vue de Rabbi Akiva puisqu'ils expriment leur consolation. Quel est donc l'argument de Rabbi Akiva qui les fait changer d'avis? Deuxièmement, quant à l'argument de Rabbi Akiva en tant que tel, il semble étonnant: comment peut-il affirmer qu'une prophétie, qui est un message de D.ieu, pourrait ne pas se réaliser ? Pourquoi seule la destruction du Temple lui permet-elle d'avoir foi dans la rédemption?
Nous allons répondre d'abord à la deuxième question. En fait, une prophétie se réalisera toujours mais nous savons que sa réalisation peut prendre des voies différentes. En l'occurence, concernant la délivrance finale, les sages nous apprennent que nous serons finalement délivrés de cet exil mais qu'il y a deux possibilités: si le peuple n'est méritant, alors, cela se passera avec des souffrances, s'il mérite, cela se passera avec de grands miracles.
Ainsi, la crainte de Rabbi Akiva ne portait pas sur la prophétie elle même mais sur la manière dont celle ci se réalisera. Or, nous savons que tout chute n'est qu'une préparation pour une élévation. Et l'intensité d'élévation est à l'image de celle de la chute. Rabbi Akiva affirme donc qu'il attendait de voir comment la prophétie de la destruction s'est réalisée afin de pouvoir déterminer la forme de la délivrance.
Nous pouvons à présent répondre à la première question. Car lorsque Rabbi Akiva arrive sur le mont du Temple, il témoigne son affliction parce qu'il voit là une réalisation « normale »de la prophétie de la destruction. Mais lorsqu'il voit des renard fouler les ruines du Temple, il voit une réalisation extrême de la punition, avec une chute qui va beaucoup plus loin que la punition annoncée. Alors il sourit car cela lui permet d'affirmer que la délivrance, elle aussi, se réalisera avec de grands miracles, au delà de tout ce que nous pouvons espérer.
Cette histoire talmudique est bien connue mais soulève au moins deux questions. Premièrement, nous lisons que les sages, sans exception, y compris Rabbi Akiva, ont déchiré leurs vêtements en signe de deuil à l'approche du mont du Temple. C'est donc que Rabbi Akiva les rejoint sur la tristesse du moment. Comment donc comprendre qu'un peu plus tard, Rabbi Akiva sourit alors que les sages pleurent? De fait, les sages semblent rejoindre finalement le point de vue de Rabbi Akiva puisqu'ils expriment leur consolation. Quel est donc l'argument de Rabbi Akiva qui les fait changer d'avis? Deuxièmement, quant à l'argument de Rabbi Akiva en tant que tel, il semble étonnant: comment peut-il affirmer qu'une prophétie, qui est un message de D.ieu, pourrait ne pas se réaliser ? Pourquoi seule la destruction du Temple lui permet-elle d'avoir foi dans la rédemption?
Nous allons répondre d'abord à la deuxième question. En fait, une prophétie se réalisera toujours mais nous savons que sa réalisation peut prendre des voies différentes. En l'occurence, concernant la délivrance finale, les sages nous apprennent que nous serons finalement délivrés de cet exil mais qu'il y a deux possibilités: si le peuple n'est méritant, alors, cela se passera avec des souffrances, s'il mérite, cela se passera avec de grands miracles.
Ainsi, la crainte de Rabbi Akiva ne portait pas sur la prophétie elle même mais sur la manière dont celle ci se réalisera. Or, nous savons que tout chute n'est qu'une préparation pour une élévation. Et l'intensité d'élévation est à l'image de celle de la chute. Rabbi Akiva affirme donc qu'il attendait de voir comment la prophétie de la destruction s'est réalisée afin de pouvoir déterminer la forme de la délivrance.
Nous pouvons à présent répondre à la première question. Car lorsque Rabbi Akiva arrive sur le mont du Temple, il témoigne son affliction parce qu'il voit là une réalisation « normale »de la prophétie de la destruction. Mais lorsqu'il voit des renard fouler les ruines du Temple, il voit une réalisation extrême de la punition, avec une chute qui va beaucoup plus loin que la punition annoncée. Alors il sourit car cela lui permet d'affirmer que la délivrance, elle aussi, se réalisera avec de grands miracles, au delà de tout ce que nous pouvons espérer.
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