Sur le passage rapportant la disparition d’Aharon, le Midrach rapporte que les enfants d’Israël bénéficiaient dans le désert, en permanence, de trois miracles :
* Une source d’eau les accompagnait. Les enfants d’Israël devaient ce miracle au mérite de Myriam.
* La manne tombait du ciel pour les nourrir. Ce miracle relevait du mérite de Moïse.
* Les colonnes de nuées les protégeaient de la chaleur et des dangers du désert (serpents, scorpions, etc…). Par ailleurs, elles entretenaient la propreté de leurs vêtements. Ce miracle relevait du mérite d’Aharon.
Or, nous savons que tous les récits de la Thora (« Thora » signifiant littéralement « directive ») sont porteurs d’enseignement. Quel est donc le sens de ces trois éléments vitaux ?
En fait, les caractéristiques physiques de la protection apportée par ces miracles nous indiquent le symbole qui s’y exprime :
* La manne était ingérée par chaque individu. Par ailleurs, le Midrach explique qu’en fonction du niveau spirituel de chacun, le goût, la saveur, et la digestion de la manne changeait. La manne symbolise l’étude de la Thora car cette dernière est aussi analysée, comprise, « ingérée » par chacun en fonction de son niveau. De fait, le commandement concernant l’étude de la Thora, par opposition aux autres, ne comporte pas de quantité minimum requise (« chiour »), ni dans le temps passé, ni dans la somme de textes à étudier. Chacun a le devoir d’étudier en fonction de ses capacités et de sa disponibilité propres.
* Les colonnes de nuées, elles, apportaient une protection globale, qui s’exerçait de l’extérieur et de toutes les directions. Cette protection était indifférenciée et concernait chacun, quel que soit son niveau spirituel. Elles symbolisent la dimension transcendante de l’âme, celle qui est identique en chacun et qui fait que l’on est capable de donner sa vie pour ne pas renier son identité juive. L’existence de cette dimension, et la conscience de l’existence de cette dimension, apportent une protection contre les dangers de ce monde qui est comparé à un désert spirituel. Car lorsque cette dimension transcendante s’éveille, plus rien ne peut remettre en cause notre attachement à D.ieu.
* Quand à la source, il est bien connu que l’eau n’apporte pas de calorie à l’organisme mais qu’elle est vitale, notamment parce qu’elle permet la diffusion de l’énergie dans tout le corps. Or, nos sages disent que la Thora est comparée à l’eau car « tout comme l’eau descend naturellement de l’endroit le plus haut vers l’endroit le plus bas, ainsi, la Thora est ‘descendue’ pour s’exprimer dans des sujets matériels. » Ainsi, l’eau symbolise le fait que les commandements, qui concernent dans leur immense majorité des éléments du monde physique (lois alimentaires, tsitsits faits de laine, rouleau de la Thora en parchemin…) doivent être vus comme la projection dans notre univers d’une force spirituelle très élevée. Et à l’image de l’eau qui assure la diffusion de l’énergie dans le corps, c’est la spiritualité cachée dans les commandements matériels qui permet à l’étude de la Thora et à l’essence de l’âme d’irradier l’individu.
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