Dans notre Paracha, nous retrouvons l’interdiction du prêt à intérêt : « si ton frère s’appauvrit, et que ses moyens faiblissent, tu le soutiendras [par un prêt, ndt]…ne prend pas de lui de l’intérêt ni de l’usure…Je suis l’Eternel votre D.ieu qui vous ai fait sortir de la terre d’Egypte …pour être votre D.ieu ». De la conclusion du verset, nos Sages déduisent l’importance du respect de ce commandement de la manière suivante : « celui qui accepte sur lui-même l'interdiction de l'usure, accepte sur lui-même le joug du Ciel, mais celui qui rejette l'interdiction de l'usure, rejette le joug du Ciel ». Comment comprendre une telle insistance?
Il existe une procédure, appelée « heter iska » ( « clause de partenariat »), par laquelle il est permis de tirer profit de fonds investis en commun avec une ou plusieurs personnes. Dans un contrat « heter iska », il est stipulé que l'argent n'est pas un prêt mais un investissement dans une entreprise commune, dont les bénéfices doivent être partagés entre le propriétaire du capital et celui qui a obtenu le droit de l'utiliser et de traiter avec. La différence est que dans la clause de partenariat, l’argent dont il est tiré profit ne quitte pas la possession de son propriétaire alors que dans le simple prêt, l’argent devient propriété de l’emprunteur qui rémunère cette propriété temporaire.
Nos sages nous enseignent que la relation entre D.ieu et l’homme peut être comparée à celle qui relie le prêteur et l’emprunteur. En effet, D.ieu nous donne forces spirituelles, nous rend tous les matins notre âme divine avec une énergie renouvelée, afin que nous puissions investir cette énergie dans ce monde et la faire « fructifier », c’est-à-dire révéler la spiritualité dans la dimension matérielle. Mais nous ne devons pas nous comporter comme des emprunteurs, qui prennent possession d’une somme, et qui doivent rendre de l’intérêt. Car alors, le lien avec la source est rompu. C’est là le sens du Midrach qui affirme que « celui qui rejette l'interdiction de l'usure, rejette le joug du Ciel ». Au contraire, D.ieu souhaite que nous regardions notre relation avec Lui comme une « clause de partenariat ». Ainsi, nous « acceptons joug du Ciel », les forces spirituelles que D.ieu investit en nous, restent les siennes et gardent leur dimension divine.
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