Le commentaire du Baal Hatourim fait remarquer que notre Sidra est la seule, depuis celle de la naissance de Moïse (Chémot), et jusqu’au Deutéronome, où le nom de Moïse n’est pas mentionné une seule fois. L’explication apportée est la suivante. Lors de la faute du veau d’or, Moïse plaida auprès de D.ieu la cause du peuple juif en ces termes : « Et à présent, pardonne leur faute, et sinon, efface moi de ce livre (la Thora) que Tu a écrit. » Certes, D.ieu a pardonné. Mais la malédiction d’un Juste, même subordonnée à une condition qui s’avère non réalisée, doit s’accomplir sous une forme ou une autre. Celle-ci s’est donc réalisée a minima dans la Sidra Tétsavé où nous ne trouvons pas le nom de Moïse.
Cependant, une question se pose. Pourquoi précisément cette Sidra ? Pourquoi cette demande ne s’est-elle pas accomplie dans une Sidra postérieure au récit du veau d’or (Ki Tissa, que nous lisons la semaine prochaine) ?
Pour le comprendre, il faut analyser plus profondément la plaidoirie de Moïse et l’argument qui la sous tend. Pourquoi demander d’être effacé de la Thora ? En quoi cela peut-il effacer la faute du veau d’or ?
En fait, Moïse avait un lien essentiel avec la Thora car il s’est investi de tout son être à sa transmission. C’est pourquoi la Thora porte le nom de Moïse puisque nous la désignons comme « Thorat Moché », la Thora de Moïse. Cependant, Moïse avait un lien beaucoup plus profond, ancré dans l’essence même de son âme, avec le peuple Juif. Ce lien est tel que nos Sages affirment que « Moïse est [un avec] Israël et Israël est [un avec] Moïse. » Ce lien est plus profond, plus essentiel que celui qui lie Moïse avec la Thora. De sorte que Moïse était attaché à chaque élément du peuple, combien même il avait transgressé la faute la plus grave établie par la Thora elle-même : l’idolâtrie du veau d’or.
Or, nous retrouvons une situation analogue, avec deux liens essentiels dont l’un est plus profond que l’autre, dans la relation de D.ieu au peuple d’Israël. En effet, le peuple d’Israël s’est attaché à D.ieu par son engagement à respecter les lois de la Thora de sorte qu’une transgression le détache de Lui. Mais il existe un autre lien qui unit D.ieu à Son peuple, un lien essentiel et absolu qui dépasse le lien de la loi, et qui n’est pas touché par la transgression. Selon les termes du Talmud, « un juif, même s’il a fauté, reste un juif ».
Lorsque Moïse a demandé à D.ieu : « efface moi de Ton livre », il voulait révéler par là que le lien qui l’attache au peuple est supérieur à celui qui l’attache à la Thora, à la loi. Par là même, il voulait révéler, comme par ricochet, le lien qui attache D.ieu au peuple d’Israël et qui est supérieur à celui de la loi, lien assez fort pour dépasser la faute. Et la révélation du lien absolu entre D.ieu et Son peuple pouvait effacer la faute du veau d’or.
Nous comprenons à présent le lien particulier avec la section Tétsavé. Car dans le premier verset, D.ieu s’adresse à Moïse en le désignant, non pas par son nom, mais par le mot « toi » : « Et toi, tu ordonneras aux enfants d’Israël… » Or le nom représente la dimension sociale de la personne, et non sa dimension essentiel. Le mot « toi » (en hébreu « Ata ») désigne par contre l’essence même de la personne, son « moi » le plus profond. C’est cette dimension de Moïse qui l’attache au peuple et qui s’est révélée par l’effacement de son nom. C’est aussi une telle dimension par laquelle D.ieu est attaché au peuple d’Israël et lui a pardonné la faute du veau d’or.
Pour conclure, cette plaidoirie de Moïse est aussi porteuse de sens pour tout un chacun. Nous devons, à l’image de Moïse, ne pas nous contenter d’aimer son prochain « comme soi même », même si cela nous paraît déjà énorme. Il faut être prêt à se donner corps et âme pour chaque juif, quel qu’il soit, tout comme Moïse fut prêt à sacrifier ce qu’il avait de plus cher : la Thora.
Cependant, une question se pose. Pourquoi précisément cette Sidra ? Pourquoi cette demande ne s’est-elle pas accomplie dans une Sidra postérieure au récit du veau d’or (Ki Tissa, que nous lisons la semaine prochaine) ?
Pour le comprendre, il faut analyser plus profondément la plaidoirie de Moïse et l’argument qui la sous tend. Pourquoi demander d’être effacé de la Thora ? En quoi cela peut-il effacer la faute du veau d’or ?
En fait, Moïse avait un lien essentiel avec la Thora car il s’est investi de tout son être à sa transmission. C’est pourquoi la Thora porte le nom de Moïse puisque nous la désignons comme « Thorat Moché », la Thora de Moïse. Cependant, Moïse avait un lien beaucoup plus profond, ancré dans l’essence même de son âme, avec le peuple Juif. Ce lien est tel que nos Sages affirment que « Moïse est [un avec] Israël et Israël est [un avec] Moïse. » Ce lien est plus profond, plus essentiel que celui qui lie Moïse avec la Thora. De sorte que Moïse était attaché à chaque élément du peuple, combien même il avait transgressé la faute la plus grave établie par la Thora elle-même : l’idolâtrie du veau d’or.
Or, nous retrouvons une situation analogue, avec deux liens essentiels dont l’un est plus profond que l’autre, dans la relation de D.ieu au peuple d’Israël. En effet, le peuple d’Israël s’est attaché à D.ieu par son engagement à respecter les lois de la Thora de sorte qu’une transgression le détache de Lui. Mais il existe un autre lien qui unit D.ieu à Son peuple, un lien essentiel et absolu qui dépasse le lien de la loi, et qui n’est pas touché par la transgression. Selon les termes du Talmud, « un juif, même s’il a fauté, reste un juif ».
Lorsque Moïse a demandé à D.ieu : « efface moi de Ton livre », il voulait révéler par là que le lien qui l’attache au peuple est supérieur à celui qui l’attache à la Thora, à la loi. Par là même, il voulait révéler, comme par ricochet, le lien qui attache D.ieu au peuple d’Israël et qui est supérieur à celui de la loi, lien assez fort pour dépasser la faute. Et la révélation du lien absolu entre D.ieu et Son peuple pouvait effacer la faute du veau d’or.
Nous comprenons à présent le lien particulier avec la section Tétsavé. Car dans le premier verset, D.ieu s’adresse à Moïse en le désignant, non pas par son nom, mais par le mot « toi » : « Et toi, tu ordonneras aux enfants d’Israël… » Or le nom représente la dimension sociale de la personne, et non sa dimension essentiel. Le mot « toi » (en hébreu « Ata ») désigne par contre l’essence même de la personne, son « moi » le plus profond. C’est cette dimension de Moïse qui l’attache au peuple et qui s’est révélée par l’effacement de son nom. C’est aussi une telle dimension par laquelle D.ieu est attaché au peuple d’Israël et lui a pardonné la faute du veau d’or.
Pour conclure, cette plaidoirie de Moïse est aussi porteuse de sens pour tout un chacun. Nous devons, à l’image de Moïse, ne pas nous contenter d’aimer son prochain « comme soi même », même si cela nous paraît déjà énorme. Il faut être prêt à se donner corps et âme pour chaque juif, quel qu’il soit, tout comme Moïse fut prêt à sacrifier ce qu’il avait de plus cher : la Thora.
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