« Yaakov est sorti de Béer Chéva et il est allé à ‘Harane ». La formulation de ce premier verset de la paracha est étonnante. Nous savons, depuis la paracha de la semaine dernière, que Yaakov résidait à Béer Chéva lorsqu’il a subtilisé sa bénédiction à son frère Essav et qu’il a dû fuir sa vengeance vers ‘Harane. Par conséquent, pourquoi ne pas dire tout simplement « Yaakov est allé à ‘Harane » ? Pourquoi avoir répété « Yaakov est sorti de Béer Chéva » ? A cette question, Rachi répond : « cela nous apprend que le départ d’un Juste d’un lieu fait grand bruit. Car lorsque le Juste est dans la ville, il est toute sa gloire, toute sa splendeur, toute sa majesté. Et lorsqu’il la quitte, sa gloire disparaît, sa splendeur disparaît, sa majesté disparaît. »
Une question apparaît cependant. Puisque Its’hak et Rivka sont restés à ‘Harane, comment peut-on parler du départ « du juste de la ville » ? C’est pourquoi Rachi fait emploi les trois termes « gloire » (en hébreu « hoda »), splendeur (« ziva »), et majesté (« hadara »). Car en hébreu, ces termes désignent le juste non pas dans sa dimension intrinsèque, mais dans sa capacité à rayonner et à porter son influence positive sur ceux et celles qui l’entourent. Or, nous savons qu’Ist’hak avait déjà atteint un âge avancé et qu’il avait pratiquement perdu la vue. De ce fait, il avait certes une élévation spirituelle extraordinaire mais il lui était devenu impossible de se déplacer. Il en résulte que Rivka, son épouse, devait rester auprès de lui et était elle aussi dans l’impossibilité d’avoir une action significative autour d’elle. Seul restait Yaakov et son départ laissa donc un vide.
Cependant, par ce commentaire, Rachi répond aussi à une question d’ordre ésotérique. Car le Or Ha’haïm nous apprend que ce verset peut être lu comme une métaphore de la descente de l’âme. En effet, l’âme, symbolisée par Yaakov, quitte sa source spirituelle, Béer Chéva, qui signifie littéralement le « puit du serment ». Et elle descend dans ce monde, représenté par ‘Harane, de la racine hébraïque « Harone », la colère, car le mal présent ici bas provoque la colère de D.ieu. Cependant, cette chute a pour finalité d’exprimer le potentiel le plus élevé de l’âme de sorte qu’elle atteigne un niveau encore plus élevé que celui de sa source. La question devient : pourquoi tant insister sur le fait que l’âme quitte sa source (« Yaakov est sorti de Béer Chéva ») ? Le plus significatif est plutôt sa destination, « ‘Harane », au sens où malgré sa descente dans un niveau très bas, l’âme est capable de prendre le dessus et de réaliser la volonté de son Créateur ! A cela, Rachi répond que l’âme, lorsqu’elle est encore dans sa source (le juste dans sa ville), est « toute sa gloire, toute sa splendeur, toute sa majesté ». En d’autres termes, l’âme connaît alors une unité parfaite et absolue avec D.ieu. Ainsi, le fait même de quitter ce niveau représente pour elle un sacrifice infini car « sa gloire disparaît, sa splendeur disparaît, sa majesté disparaît ». Rachi veut donc là nous signifier que ce sacrifice en lui-même, avec pour seul intention de réaliser la volonté de D.ieu, vaut à l’âme l’assurance qu’elle pourra mener à bien sa mission dans ce monde.
Une question apparaît cependant. Puisque Its’hak et Rivka sont restés à ‘Harane, comment peut-on parler du départ « du juste de la ville » ? C’est pourquoi Rachi fait emploi les trois termes « gloire » (en hébreu « hoda »), splendeur (« ziva »), et majesté (« hadara »). Car en hébreu, ces termes désignent le juste non pas dans sa dimension intrinsèque, mais dans sa capacité à rayonner et à porter son influence positive sur ceux et celles qui l’entourent. Or, nous savons qu’Ist’hak avait déjà atteint un âge avancé et qu’il avait pratiquement perdu la vue. De ce fait, il avait certes une élévation spirituelle extraordinaire mais il lui était devenu impossible de se déplacer. Il en résulte que Rivka, son épouse, devait rester auprès de lui et était elle aussi dans l’impossibilité d’avoir une action significative autour d’elle. Seul restait Yaakov et son départ laissa donc un vide.
Cependant, par ce commentaire, Rachi répond aussi à une question d’ordre ésotérique. Car le Or Ha’haïm nous apprend que ce verset peut être lu comme une métaphore de la descente de l’âme. En effet, l’âme, symbolisée par Yaakov, quitte sa source spirituelle, Béer Chéva, qui signifie littéralement le « puit du serment ». Et elle descend dans ce monde, représenté par ‘Harane, de la racine hébraïque « Harone », la colère, car le mal présent ici bas provoque la colère de D.ieu. Cependant, cette chute a pour finalité d’exprimer le potentiel le plus élevé de l’âme de sorte qu’elle atteigne un niveau encore plus élevé que celui de sa source. La question devient : pourquoi tant insister sur le fait que l’âme quitte sa source (« Yaakov est sorti de Béer Chéva ») ? Le plus significatif est plutôt sa destination, « ‘Harane », au sens où malgré sa descente dans un niveau très bas, l’âme est capable de prendre le dessus et de réaliser la volonté de son Créateur ! A cela, Rachi répond que l’âme, lorsqu’elle est encore dans sa source (le juste dans sa ville), est « toute sa gloire, toute sa splendeur, toute sa majesté ». En d’autres termes, l’âme connaît alors une unité parfaite et absolue avec D.ieu. Ainsi, le fait même de quitter ce niveau représente pour elle un sacrifice infini car « sa gloire disparaît, sa splendeur disparaît, sa majesté disparaît ». Rachi veut donc là nous signifier que ce sacrifice en lui-même, avec pour seul intention de réaliser la volonté de D.ieu, vaut à l’âme l’assurance qu’elle pourra mener à bien sa mission dans ce monde.
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