jeudi 25 septembre 2008

Nitsavim : Libre arbitre et téchouva

Dans le verset de la section de Nitsavim qui rappelle le libre arbitre laissé à l’homme, une expression appelle réflexion. Après avoir présenté l’alternative laissée à l’homme : « J’ai placé devant toi la Vie et le Bien, et la Mort et le Mal… », D.ieu conclut en disant « et tu choisiras la Vie afin que tu vives toi et ta descendance ». Les commentateurs apportent plusieurs interprétations de la fin de ce verset : « et tu choisiras la Vie. »
  1. Le sens du Commandement : du point de vue du sens littéral, en hébreu Biblique, le futur est employé pour exprimer l’impératif (qui est un mode de conjugaison qui n’existe pas dans tous les cas de déclinaison). Il s’agit donc ici d’une Mitsva : D.ieu nous demande de choisir le Bien.
  2. Le sens du Conseil : D.ieu, tel un père qui souhaite guider son fils, nous conseille de choisir le Bien, et la fin du verset peut être comprise dans ce sens : « je te conseille de choisir le bien car de cette manière, tu vivras toi et ta descendance. »
En fait, il existe un troisième sens, encore plus profond, de cet emploi du futur, c’est celui de la promesse. D.ieu nous promet que finalement, nous choisirons le Bien. Comment cela est-il possible ? Le propos n’est pas ici de traiter la question classique de la contradiction apparente entre le libre arbitre et l’omniscience de D.ieu. La question est plus « simple » : comme D.ieu pourrait-Il promettre que nous choisirons le Bien ?

La pensée hassidique explique cette question en mettant l’accent sur la vision humaniste que la Thora a de l’homme. En effet, pour la Thora, et plus particulièrement dans la perspective hassidique, le Bien et le Mal ne sont pas symétriques l’un de l’autre. L’être humain a une nature profonde et intrinsèquement bonne. Cependant, le Mal apparaît du fait que cette nature positive subit un voilement intrinsèque à la notion de création et c’est cela qui ouvre la possibilité de faire le mal qui s’oppose à la volonté de faire le Bien. C’est la raison pour laquelle D.ieu peut assurer que finalement, nous choisirons le Bien car c’est là notre nature profonde qui surgira tôt ou tard.

Cette explication nous amène au sens authentique du mot « Téchouva » qui est traduit à tort par « repentir » et qui veut dire en fait « retour ». Car le repentir signifie un changement de la personne. « Retour » signifie revenir à ce que l’on est profondément, prendre conscience de cette volonté intrinsèque de faire le Bien qui était déjà en nous avant même de fauter et à laquelle il faut revenir.

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